« On n’aura pas de retraite. La retraite, c’est loin… » Des réponses souvent entendues parmi les jeunes. Cette réforme fera reculer l’âge de la retraite. Alors mobilisons-nous pour permettre aux anciens de partir et de laisser la place aux jeunes, et pour une société plus juste et solidaire !

Baisse des pensions… Ni retraite à point, ni âge pivot

Commencée le 5/12/2019, la mobilisation contre la réforme des retraites n’a pas connu de trêve à Noël :

• De nombreuses manifestations ont eu lieu partout en France entre Noël et le Jour de l’An, dont celles du samedi 28 décembre avec 4500 manifestants (selon le Ministère de l’Intérieur) à Paris.
• La grève s’est poursuivie à la RATP, à la SNCF ou à l’Opéra de Paris (voir photo ci-dessus du « Lac des Cygnes » donné gratuitement par les grévistes devant l’Opéra Garnier)

A la rentrée, on met le paquet :

• Plusieurs raffineries sont à l’arrêt. Les syndicats de la Chimie appellent à renforcer le mouvement, en amplifiant la grève dans les installations pétrolières (raffineries, terminaux pétroliers et dépôts) à partir du mardi 7 janvier.
• Les enseignants sont loin d’être convaincus par les promesses de rattrapage de salaire censés palier la baisse de leur pension due à la réforme retraite. Ils appellent à se remettre en grève dès la fin des congés scolaires.
• Le Collectif SOS Retraite, qui réunit des professions de Santé (kinés, médecins…), de l’Aérien (pilotes…) ou du Droit (avocats…), appelle les professionnels de ces secteurs à cesser le travail à partir de janvier 2020.
• Le privé est appelé à rejoindre le mouvement. A Renault, nous sommes tous concernés !

Un programme de mobilisation

Pour prendre le bus (aller-retour au Technocentre), inscrivez-vous par mail ou directement en ligne.
Pour vous mettre en grève : il suffit d’en avertir votre chef (par mail si vous souhaitez laisser une trace). Vous pouvez vous déclarer en grève le jour même. Il n’y a pas de préavis de grève dans le privé.
Et les prestataires ? Des appels interprofessionnels vous permettent d’exercer votre droit de grève.
Si vous habitez loin de Paris : bus partant du 91/95/77/78… pour venir à Paris. Voir https://paris.demosphere.net/rv/76110

Des réformes à sens unique

Nous sommes sommés de nous « réformer » sous peine d’être traités de « conservateurs ». Sous prétexte d’adapta-tion, le gouvernement enchaine les réformes visant à libéraliser le marché du travail et à favoriser l’enrichissement des « premiers de cordée » supposé « ruisseler » dans la société. La réforme actuelle des retraites va dans ce sens.

En fait, la plupart des réformes de Macron ne font que creuser le fossé entre les plus riches et les plus pauvres :

• Flat Tax et suppression de l’ISF pour les plus riches,
• Casse du code du travail et déréglementation du droit du travail pour les salariés,
• Baisse des allocations chômage et du « pognon de dingue » (selon Macron) attribué aux aides sociales,
• Renforcement de la sélection à l’école,
• Retraite par capitalisation : simplifications et incitations fiscales pour les Plans d’Epargne Retraite individuels et collectifs (loi Pacte), etc…

Pourquoi se mobiliser ?

• Cette réforme va encore faire baisser les retraites : la « règle d’or » de cette réforme plafonne le montant global des pensions retraites à 14% du PIB, alors que le nombre de retraités est en hausse. Les pensions seront calculées en fonction de toute la période d’activité et non plus, pour le régime général, sur les 25 meilleures années (ou les 6 derniers mois dans le public). Cette réforme s’ajoute à 8 autres réformes depuis 1993. Nous disons stop !

• Cette réforme va encore faire reculer l’âge de départ en retraite, alors que l’emploi des séniors fait grise mine. Les plus de 60 ans sont aujourd’hui 300 000 à être inscrits à Pôle emploi, contre 50 000 en 2012.

• Un cadeau pour les entreprises du CAC40 : En plafonnant l’assiette des cotisations retraite à 10000 euros de salaire mensuel (au-delà le taux de cotisation retraite passerait de 28 à 2,8 %), cette réforme baissera les cotisations retraites (alors que le gouvernement déplore que les caisses sont vides). Les principales bénéficiaires seront les entreprises du CAC40, qui emploient des cadres dépassant ce niveau de salaire, qui économiseront entre 4 et 5 milliards de cotisation par an en moyenne sur les quinze prochaines années.

• Les plus hauts salaires augmenteront mécaniquement grâce à ce plafonnement des cotisations. Celui-ci les incitera à placer leur argent dans des Plans d’Epargne Retraite par capitalisation.

• C’est le gouvernement qui créé un problème de financement des retraites : par sa politique de baisse des cotisations sociales, de réduction d’effectif dans les services publics et de « modération » salariale.

• Le gouvernement a commencé à faire des exceptions face à la mobilisation : Policiers, Militaires, Opéra de Paris, Pilotes/Stewards/Hôtesses… Les sénateurs font aussi de la résistance. Autant de régimes « spécifiques » qui mettent à mal la communication du gouvernement, qui continue à parler d’un « régime universel de retraite ».

• Delevoye a dû démissionner : le ministre chargé de la réforme était en plein conflit d’intérêt, à cause de ses liens avec la Fédération Française d’Assurance fortement intéressée pour placer ses solutions d’épargne retraite.

• Le gouvernement ré-ouvre des négociations cette semaine et parle de trouver un « compromis » sur l’âge pivot, en l’individualisant par exemple selon la pénibilité du métier exercé. On est loin du compte.

La mobilisation commence à porter ses fruits.
Il suffirait que le privé s’y mette pour obliger le gouvernement à retirer son projet de réforme.

 
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