Depuis qu’Eurest a repris la restauration au TCR, c’est la valse des étiquettes. Certains produits font la culbute, le bar à légumes a disparu, les droits d’admission sont élargis... De quoi faire regretter Elior, c’est dire ! A quand la transparence sur la subvention versée par Renault ?

C’est une tradition pour réduire les couts en mettant plusieurs sociétés en concurrence, celle des appels d’offres lancés par Renault pour les prestations de service aux résidents (ménage, maintenance des bâtiments, logistique...). Cette fois-ci, c’était au tour de la restauration collective. Et c’est Eurest (filiale de Compass) qui a emporté le marché de la restauration collective du Technocentre et qui remplace Elior, avec une arrivée effective le 3 février 2025.

C’est par une communication interne que les salariés l’ont appris fin janvier. La direction n’a pas informé les élus du personnel en amont. Elle a juste prévu d’en parler lors d’une réunion de la Commission de Proximité n°6 prévue le 13 février où une « présentation de la nouvelle offre EUREST au TCR » est à l’ordre du jour.

Voici donc la liste des réclamations transmises par SUD à la direction du Technocentre le 12 février 2025 en vue de cette commission.

Préambule : Depuis la reprise par Eurest, les élus SUD sont interpellés par les salariés sur de nombreux problèmes et dysfonctionnements dans les cantines. Nous alertons la direction car cette situation suscite beaucoup d’énervement dont les salariés d’Eurest peuvent hélas parfois faire les frais, alors qu’ils ne sont responsables ni des conditions de négociation du contrat passé entre Eurest et Renault, ni de la politique d’Eurest.

ROTONDES 1 (Road)

• Grosses files d’attente aux stands des plats chauds (voir par exemple la photo ci-dessus prise mardi 11 février à 12h40). Il faudrait mettre deux cuisiniers à chaque stand au lieu d’un seul.

ROTONDES 2 (Mama Mia)

• Grosses files d’attente aux pizzas.
• Mauvaise signalisation des queues des différents stands.
• Pas de surveillance des plateaux et couverts disponibles (gestion des réapprovisionnements en fonction des plaintes des clients).
• Pizzas sèches, ridiculement petites et peu garnies.
• Pas de plats à disposition sans attente aux stands : marmite de pates, grandes salades composées…
• Peu d’entrées et accompagnements variés.

BOTANIQUE (1898)

• Queue aux caisses dès l’ouverture.
• Prix pas affichés.
• Désignation des plats pas affichés.
• Des salariés commencent à s’énerver et à se monter agressifs vis-à-vis du personnel de la cantine
• Les cuisiniers servent des quantités à minima. Quand une personne demande plus de légumes aux cuisiniers qui font le service, on a l’impression qu’on leur arrache un rein.
• Plus qu’un steak haché. Avant il y avait un congelé et un frais Charolais.

CASCADES (L’Atelier)

• Un livret de présentation des restaurants et de la prestation a été fait mais uniquement lundi matin pour un site où les effectifs tournent toute la semaine.
• On a en effet une offre beaucoup moins importante qu’avant. Les prix sont nettement plus importants.
• Surtout pas assez de 1er prix : autour de 60 cts un petit ramequin au buffet, encore plus petit qu’avant.
• Pas de bar à légumes chaud (qui manque cruellement l’hiver).
• Pas d’assiettes de jambon blanc ou cru.
• Pas de choix de fromages.
• Toute petite salade verte.
• Un seul petit buffet d’assaisonnements à la sortie, ce qui créé un embouteillage permanent.
• Pas d’huile d’olive, pas de cornichons et des sauces en sachet.

SANDWICHERIE Ernest et Valentin (ex-PAUL) :

• Un salarié Renault qui montre son badge et paie avec sa carte bancaire se voit pénalisé d’un droit d’admission
• SUD demande qu’il n’y ait pas de droit d’admission même en cas de paiement avec sa carte bancaire.
• Sandwich Parisien : un classique normalement jambon/beurre, sauf que le beurre est remplacé par une sauce au goût incertain.

CAISSES
Le problème des files d’attente aux selfs n’est pas nouveau. Que ce soit aux caisses ou aux stands des plats chauds, c’était déjà le cas avec Elior. Mais la situation ne s’arrange pas avec Eurest.

• SUD conteste le choix de remplacer les agents de caisse par des robots. Ces robots entrainent une perte de lien social (déshumanisation), des suppressions d’emplois parmi les caissières (ce sont en majorité des femmes) et reportent les tâches sur les clients (scannage, correction des erreurs du robot…).
• Il n’est pas confirmé que les robots réduisent le temps de passage aux caisses, ni de faire des économies (coût d’achat et de maintenance des robots, risque de triche dans les corrections manuelles faites par les clients…)
• Au Technocentre, il n’y a plus qu’une ou deux caisses avec une caissière par self, et qui ne sont pas toujours opérationnelles. C’est insuffisant. Cela crée des files d’attente. Il faut absolument plusieurs caisses avec des caissières ou des caissiers dans chaque self.
• Les robots ne sont pas maitrisés et pas accompagnés par un agent de caisse.
• L’écran des robots est trop haut pour les personnes de petite taille ou en fauteuil.
• On doit saisir soi-même les plats que le robot de caisse ne reconnait pas. Cela prend du temps et entraine des queues aux caisses.
• Le robot demande parfois de spécifier des objets présents sur le plateau qu’il ne reconnait pas. C’est arrivé pour une serviette en papier non reconnue par le robot. Celui-ci a proposé une dizaine de choix pour corriger, mais pas l’option serviette en papier.
• Un responsable Eurest a dit qu’il est prévu de supprimer les caissières et de ne mettre que des robots. SUD demande le maintien et le renforcement des caissières.

TARIFS

• Le yaourt nature passe de 0,59 € pour un pot de 125 gr à 1,16 € pour un pot de 115 gr.
• Petit pain : 0,20€ => 0,26€ (+30%)
• Buffet de salades/crudités : petit bol passe de 0,72€ à 1,40 € (+95%)
• Les contenants pour bar à dessert sont aussi plus petits. L’ancien « petit contenant » semble de la taille du nouveau « moyen ».

DROITS D’ADMISSION

• Droits d’admission à la sandwicherie pour les prestataires alors que Chez Paul, il n’y en avait pas.
• Droits d’admission aux cantines pour les salariés du CSE alors qu’avant il n’y en avait pas.
• Il n’est pas possible d’utiliser des tickets-restaurants.
• Nouveauté également : seuil URSSAF de 2,73 €, avec un complément URSSAF pour atteindre cette somme si l’achat du salarié est inférieur à 2,73 €. Cela n’existait pas sous Elior. Cette disposition permettrait au salarié de ne pas devoir déclarer des avantages en nature sur la participation par l’employeur des frais de repas. Ce qui pose la question de la participation de Renault aux frais de repas
• Quelle est la participation de Renault par repas et par salarié ?
• Quels sont les termes du contrat Restauration passé entre Renault et Eurest ?
• Quelles sont les économies pour Renault du contrat passé avec Eurest par rapport à Elior ?

AFFLUENCE

• Combien de repas sont servis dans chaque cantine, chaque jour de semaine : affluence mini, moyenne et maxi ?
• Avec la restriction du télétravail et la perte de congés liées à l’application de l’accord Contrat Social France 2025/2027, quelles sont les prévisions de fréquentation des selfs négociées dans le contrat de prestation ?

Les élus du personnel et représentants du syndicat SUD Renault/Ampere IDF