CAR22 : le baromètre est à la pluie

Des directions exsangues qui ferment les vannes des départs en RCC, des enquêtes « baromètre » qui montrent la dégradation de la situation morale des salariés... et la direction qui continue son dépeçage de l’Ingénierie/Tertiaire malgré le vote négatif des élus du personnel au CSE du 21 juillet.

Information-consultation relative au suivi trimestriel de la mise en œuvre dispositif de Rupture Conventionnelle Collective prévu dans le cadre de l’accord Re Nouveau France 2025 (dispositif CAR22)
CSE du 21 juillet 2022, Établissement Renault Guyancourt/Aubevoye

Déclaration SUD

CAR22 [1] fixe un objectif de 1153 départs sur le périmètre de l’Ingénierie et des Fonctions support France qui doivent être validés avant le 30 septembre 2022. Avec 214 départs validés fin juin sur le périmètre de l’établissement, on semble loin d’atteindre cet objectif.

C’est dans ce cadre que SUD dénonce les pressions exercées sur les salariés pour les inciter à partir, comme l’envoi de courrier au domicile des salariés éligibles à la RCC. Alors que de nombreuses directions arrêtent ou suspendent la RCC pour tenter d’endiguer la perte de leurs effectifs et de leurs compétences, ces pressions risquent de s’accentuer et de se focaliser sur les salariés des directions qui restent éligibles.

Ces changements d’éligibilité à la RCC [2] entrainent des dysfonctionnements. Ceux-ci ne sont pas mis à jour suffisamment rapidement dans les bases de données RH et dans celles du cabinet Sémaphore. Du coup, des salariés qui ne sont plus éligibles à la RCC continuent à être sollicités par mail ou par courrier. Encore pire, des salariés éligibles qui sont entrés dans le processus RCC se voient bloqués en fin de parcours car ils sont devenus non éligibles en cours de route.

A Aubevoye, le taux de salariés se sentant en « insécurité professionnelle » est passé de 52 à 59 % en trois mois.

Ces plans de départs sont très anxiogènes. Les indicateurs RPS [3] du « baromètre flash » ne montrent aucun changement sur le ressenti des salariés, sinon en pire. Les chiffres ne sont pas bons, notamment concernant le conflit de valeurs qui met en difficulté de nombreux collègues, l’inadéquation de la charge de travail qui mène à l’épuisement. Un salarié sur deux ne se sent pas soutenu par sa hiérarchie directe qui, de son côté, se sent bien impuissante face à la politique du top management. A Aubevoye, le sentiment d’insécurité professionnelle passe de 52 à 59%.

Mais pas grand-chose n’est prévu pour améliorer la situation des salariés qui restent dans l’entreprise à part des opérations de communication.

Comme nous l’avons déjà demandé lors du CSE du 28 Avril 2022, il manque toujours dans le suivi de la RCC une répartition des départs dans chaque direction. Nous demandons également une présentation de l’évolution de la charge de travail et des effectifs prévue par la direction au CTA.

CAP2020, CAR21, CAR22… : les plans de départs se succèdent et sont en train de vider et de mettre en danger les salariés comme l’entreprise. Pour la direction, les salariés sont surtout des « coûts fixes » qu’il s’agit de réduire alors qu’ils sont la seule ressource créatrice de valeur.

Pour SUD, il faut au contraire valoriser les compétences des salariés de l’Ingénierie et des Fonctions Support de Renault, en diversifiant leurs activités vers des productions et des services socialement utiles, qui répondent aux besoins essentiels de la population, minimisent leur impact sur l’environnement dans un cadre de plus grande justice sociale.

Pour toutes ces raisons, les élus SUD émettent un avis défavorable sur le suivi trimestriel de la mise en œuvre du dispositif de Rupture Conventionnelle Collective.

Résultat des votes :