Lors du Comité Social et Economique (CSE) du 29 octobre 2020, la direction a présenté deux projets de réorganisation concernant les Directions du Design et de la Mécanique. Deux réorganisations de plus dans une liste qui ne cesse de s’allonger...

Deux évolutions d’organisation étaient à l’ordre du jour du CSE (Comité Social et Economique) du 29 octobre 2020 pour lesquelles les élus du personnel de l’établissement Renault Guyancourt-Aubevoye étaient informés et consultés.

Rappelons que la procédure d’information/consultation obéit à des dispositions légales. Le CSE est informé et consulté sur toutes les questions intéressant l’organisation, la gestion et la marche générale de l’entreprise (article L2312-8 du Code du travail). Il n’est pas inutile de rappeler également que le CSE ne dispose pas d’un pouvoir coercitif par le biais de son avis. En clair, un vote défavorable du CSE ne bloque pas la mise en œuvre d’un projet par la direction. Dans ces conditions, les élus SUD visent surtout à questionner et alerter en séance sur les conséquences possibles qu’un projet peut générer sur les conditions de travail des salariés.

Réorganisation de la Direction du Design

Le projet d’évolution, à iso-effectif selon le dossier présenté, vise à adapter l’organisation du Design à la vision présentée début septembre par Luca De Meo d’une organisation du Groupe autour de ses marques, regroupées en quatre « business units » : Renault, Dacia, Alpine et Nouvelles Mobilités.

Exit donc les Directions Métiers du Design Extérieur, du Design Intérieur ou du Design Avancé d’aujourd’hui. Celles-ci sont remplacées par les Directions Renault Design, Dacia Design, Alpine Design et Nouvelles Mobilités Design. Les designers intérieurs et extérieurs se retrouvent alors répartis dans ces nouvelles directions.

Pour SUD, l’argument selon lequel « une organisation autour de marques fortes permettrait de travailler de façon plus simple, plus orientée sur les marchés et les clients, avec un esprit d’équipe, pour aller chercher le meilleur résultat possible » peine à convaincre. Et elle peut avoir des conséquences indésirables : développer un esprit d’équipe, une fierté autour d’une marque peut amener dans les esprits à une dépréciation d’une marque comparée à une autre jugée moins prestigieuse, à « spécialiser » un designer, au détriment d’une nécessaire ouverture d’esprit sur les autres marques et types de clients. Aucune mesure particulière n’a été présentée en séance pour traiter ce risque (par exemple sur le plan de la mobilité des salariés entre les directions de marque).

D’autre part, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les modeleurs sont rattachés à une direction transversale, la direction Opérations Design. Ils sont considérés comme une ressource au service des « équipes créatives ». Alors que s’ils avaient été intégrés aux directions de marque, ils auraient pu contribuer à renforcer cet esprit d’équipe tant recherché !

Pour ces raisons, les élus SUD se sont abstenus lors du vote (FO s’est également abstenu, les élus CFDT, CFE-CGC, CGT et SM-TE ont voté favorablement).

Direction de la Mécanique : rapprochement des Directions Electrique et Mécanique

Le projet vise à rapprocher la DEA-ME, qui est la « Direction Engineering Alliance-Mécanique » en charge de la Conception GMP (Groupe MotoPropulseur) électriques et hybrides) et la DEA-MM qui traite de la Conception mécanique et électrique.

L’objectif affiché est d’aller vers une organisation basée sur le principe 1 métier – 1 direction. Dans cette logique, chaque direction, autour de son métier, regroupera toutes les compétences nécessaires pour couvrir l’ensemble des technologies (motorisation thermique, électrique et hybride).

Les directions DEA-ME et DEA-MM laissent donc la place aux directions DEA-MU (Conception GMP), DEA-MW (Logiciels GMP), DEA-MI (Mise au Point GMP) et DEA-MK (Prestations GMP).

Cette réorganisation sera réalisée à iso-effectif selon le dossier présenté, mais 41 postes seront transformés sur le périmètre Technocentre + Lardy. Parmi ceux-ci une vingtaine de postes feront l’objet d’une reconversion, principalement sur le site de Lardy.

Selon nous, cette évolution d’organisation, si elle accorde une place importante aux métiers (et c’est tant mieux !) ne peut être analysée indépendamment de la démarche en cours de transformation des compétences techniques et tertiaires avec son cortège de suppressions d’emplois. Les changements à venir sur le périmètre DEA-M laissent présager de risques psycho-sociaux accrus, insuffisamment pris en compte dans le dossier présenté.

Pour ces raisons, les élus SUD se sont abstenus lors du vote (FO s’est également abstenu, les élus CFDT, CFE-CGC, CGT et SM-TE ont voté favorablement).