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GM&S : une catastrophe sociale à mettre au compte du nouveau gouvernement
Publié le 29 juin 2017 à 14h34 - Mis à jour le 2 janvier 2020 à 18h57
Communiqué SUD Renault – 29/06/2017
GM&S : une catastrophe sociale à mettre au compte du nouveau gouvernement
Non, le gouvernement ne fait pas tout ce qu’il peut pour éviter une catastrophe sociale
Le ministre de l’économie, Bruno Lemaire, se pose en médiateur et en arbitre entre Renault, PSA, GMD et les salariés de GM&S. Mais la balle est aussi dans son camp. Le gouvernement doit s’engager à financer l’indemnité de licenciement supra-légale que réclament les salariés de GM&S qui ne seraient pas repris. A l’heure actuelle, les salariés licenciés le seront avec le minimum légal, alors qu’ils ont servi de vache à lait aux dirigeants d’Altia et de GM&S, comme l’a révélé le site Mediapart.
Le gouvernement refuse aussi de prendre réellement ses responsabilités en s’engageant dans la reprise de GM&S : le site de La Souterraine pourrait par exemple être repris par une filiale commune de GMD et du Fonds Avenir Automobile (FAA), où l’État apporterait des fonds et des garanties.
Le FAA a fait plusieurs fois ce genre d’investissements, notamment quand il a pris des parts dans le groupe Pernat Industrie, un autre équipementier automobile. Et la Banque Publique d’Investissement (BPIFrance), qui est le bras financier du FAA, détenait bien 20 % du groupe Altia, ancien propriétaire de l’usine de La Souterraine.
Une telle opération permettrait de sauver la quasi-totalité des emplois de La Souterraine. Cela permettrait de rassurer tous les clients actuels et futurs de GM&S sur la pérennité du site, d’avoir le temps et les moyens pour assainir la situation financière et regonfler le carnet de commandes.
Renault doit augmenter ses commandes et proposer de réembaucher les salariés de GM&S qui seraient licenciés
Si le gouvernement doit assumer ses responsabilités, c’est aussi le cas de PSA et Renault, dont la diminution de leurs commandes sont en grande partie responsable des pertes financières de GM&S. En ce qui concerne Renault, son engagement d’augmenter à 10 millions d’euros ses commandes en 2018 est nettement insuffisant. Cela ne représente même pas le salaire de Carlos Ghosn qu’il perçoit de Renault et de Nissan.
SUD Renault demande à la direction de Renault de réembaucher en CDI tous les salariés de GM&S qui seraient licenciés.
Les salariés de GM&S ont raison de se battre
Le gouvernement fait pression pour que les salariés de GM&S n’organisent plus d’action, et rentrent sagement dans le rang. Mais c’est bien en entrant en lutte que les salariés se sont fait entendre.
Le gouvernement et le patronat craignent que la colère des salariés de GM&S fasse boule de neige, que les luttes contre les suppressions d’emplois s’étendent. Car le cas de GM&S n’est pas isolé. D’autres sous-traitants automobiles sont également menacés : MAPP à Montcornet (Aisne), FVM Technologies à Villers-la-Montagne (Lorraine), SAM à Viviez (Aveyron), SERMI à Annecy (Haute-Savoie), Nobel Plastiques à Vitry le François (Marne)…
D’autres sites industriels sont visés par des projets de réduction d’emplois ou de fermeture : Seita à Riom (Puy de Dôme), Safran à Magny-les-Hameaux (Yvelines), 3M à Beauchamp (Val d’Oise), Ford à Blanquefort (Gironde), Michelin à Clermont-Ferrand (et dans le reste du pays), TIM à Quaëdypre (Nord), Kindy à Moliens (Oise)…
Le ras-le-bol social doit s’exprimer dans un mouvement d’ensemble, seul capable de mettre un frein aux suppressions d’emplois.
SUD Renault exprime son entière solidarité et son soutien aux salariés de GM&S.