Tentative de suicide à Renault Sandouville

Publié le 5 avril 2017 à 16h48 - Mis à jour le 22 décembre 2019 à 10h06

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Un salarié de l’usine Renault de Sandouville a tenté de se supprimer lundi après-midi en se pendant dans l’un des ateliers du site. Un CHSCT s’est réuni hier. Une enquête est ouverte.

Dès cet après-midi 14 h, ils se reverront pour en définir le champ d’action. Hier, à l’occasion d’un CHSCT (Comité hygiène, santé et conditions de travail) extraordinaire de plus de trois heures, organisations syndicales (CGT, FO, CFE-CGC) et direction de l’usine de Renault de Sandouville ont convenu de l’ouverture d’une enquête par une délégation paritaire pour définir les circonstances et responsabilités éventuelles de ce drame.

Lundi, entre 15 et 16 heures, José, père de quatre enfants, salarié depuis près de vingt ans de l’usine d’assemblage de la zone industrielle du Havre, a tenté de mettre fin à ses jours en se pendant dans l’atelier de montage, sous les yeux de ses collègues. Hors de danger et en arrêt de maladie pour plusieurs jours, il est désormais auprès des siens, entouré.

Sur lui, selon les syndicats, une pancarte accusant ses chefs d’unité et d’atelier. « X et X m’ont tué ». Selon la CGT, le motif professionnel ne fait pas de doute. « Étrangement, on ne peut pas mettre la main sur cette pancarte. Mais ce drame n’est que la suite logique de ce que la direction a mis en place. Mais c’est silence, on bosse ! La chaîne de production n’a même pas été arrêtée », s’insurge Nicolas Guermonprez, délégué syndical CGT. « Je connais particulièrement ce salarié. Je peux affirmer qu’il n’a pas de problème personnel. Mais comment aurait-il pu évoquer son malaise professionnel ? Il est entouré d’intérimaires dont le turn-over est en moyenne de 96 jours. »

Cellule psychologique

La CGT travaille à déclencher une procédure de droit d’alerte pour danger grave imminent (DGI). « On ira au bout, comme nous l’avions fait après un suicide en 2009 (à son domicile) d’un collègue. Le tribunal de la sécurité sociale a reconnu l’accident de travail. » Chez FO on préfère attendre les conclusions de l’enquête. « Mais si elle devait conclure que le management est effectivement défaillant, alors nous déclencherons une expertise. Renault devrait alors rendre des comptes », explique Fabien Gloaguen.

Contactée, la direction confirme que la chaîne d’assemblage du fourgon n’a effectivement pas été arrêtée. « Car rapidement, les collègues du salarié sont intervenus pour le secourir, ainsi que les équipes de sécurité et le médecin du travail. La production n’a pas été impactée. Tout s’est déroulé très rapidement. Mais si les opérateurs ont repris le travail, une cellule psychologique d’écoute a été mise en place par le service médical. »

Paris-normandie du 5 avril 2017


 


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