Stratégie


Renault met fin à plusieurs modèles et projets véhicules


Renault met fin à plusieurs modèles et projets véhicules

Publié le 24 avril 2020 à 18h01 - Mis à jour le 24 avril 2020 à 18h04

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L’argus fait le point sur la nouvelle stratégie de Renault qui abandonne certains modèles de sa gamme et projets véhicules : Talisman 100% électrique (projet LCI) abandonné, Espace 5 non remplacé, remplaçant du Koleos abandonné, fin du Scenic 4...


Stratégie Renault : disparition de modèles et projets abandonnés

L’argus - 24 avril 2020

En difficulté, Renault redessine sa stratégie pour retrouver le chemin de la rentabilité. Ce qui n’est pas sans conséquences au niveau du plan produit puisque le constructeur a choisi de stopper le développement de projets et de ne pas remplacer certains modèles actuels afin d’économiser 2 milliards

Avec un résultat net en perte de 141 millions d’euros en 2019, une action en bourse qui plonge et des ventes en forte baisse sur le 1er trimestre 2020, le groupe Renault va devoir redresser la barre.

Et pour la tenir, il aura un nouveau capitaine à compter du mois de juillet en la personne de Luca de Meo, ex-patron de Seat. Autant le dire, l’Italien a du pain sur la planche afin de remettre l’entreprise française sur les bons rails. Face à cette situation, le groupe Renault pourrait contracter un prêt garanti par l’Etat d’environ 3 milliards d’euros et dresser un plan d’économies qui a déjà commencé par le recentrage en Chine sur les véhicules électriques et utilitaires au détriment des véhicules thermiques (Captur, Kadjar et Koleos). Dans son intervention au mois de février, Clotilde Delbos (directrice générale de Renault) a déclaré que le constructeur n’a aucun tabou sur la fermeture d’usines.

Remettre de l’ordre

En coulisse, Renault veut tourner la page de l’ère Ghosn et la valse des cadres a commencé depuis de nombreux mois. Certains ont posé leurs bagages chez PSA à l’image de Béatrice Foucher (nouvelle directrice générale de DS) alors que Gilles le Borgne a fait le chemin inverse en prenant la tête de l’ingénierie et de la qualité. L’objectif est clair : remettre de l’ordre dans la maison au sein de laquelle tout ne tourne pas rond, à l’image du bug rencontré pendant plusieurs mois par le centre logistique des pièces détachées. D’autre part, le constructeur français a déjà commencé à resserrer les boulons en mettant fin à de nombreux contrats de prestations dans certains départements, comme la R&D par exemple.

Accélérer sur l’électrique

Côté produit, « Renault prépare la transition avant le 100% électrique à l’horizon 2030 » dixit Ali Kassai (Directeur produit et programmes du groupe Renault). « L’électrique réclame beaucoup d’investissements, mais nous avons la chance d’avoir l’Alliance Renault-Nissan. Elle nous a permis de développer une nouvelle plateforme 100% électrique alors que certains de nos concurrents optent pour une base technique multi-énergies. Pourquoi attendre 2025 quand on peut le faire maintenant ? ». En l’occurrence, il s’agit de la plateforme CMF-EV qui sera inaugurée par un SUV urbain (code BCB) dont la présentation est prévue à l’automne et la commercialisation en 2021. Selon nos informations, suivra en 2022 un SUV compact (code HCC), équivalent du Nissan Ariya et un grand SUV qui devrait porter le logo Alpine. « Ces véhicules représenteront le haut de gamme de Renault », affirme Ali Kassai. Ils seront fabriqués dans l’usine de Douai qui deviendra en Europe le centre électrique de Renault.

L’hybride comme transition

Néanmoins, Ali Kassai reconnaît que « tous les véhicules ne peuvent pas, de suite, basculer vers l’électrique à l’image des Clio, Captur ou Kadjar ». De plus, tous les constructeurs doivent pallier la fin probable du diesel, à l’horizon 2023-2024, lors de l’entrée en vigueur de la norme Euro 7. Pour cela, Renault a investi sur l’hybride avec son ingénieux système E-Tech qui sera lancé sur les Clio et Captur en juin puis sur la Mégane à l’automne. Cette architecture hybride ou hybride rechargeable équipera à terme 10 véhicules de la gamme. Renault s’appuiera aussi sur le système hybride rechargeable de Mitsubishi notamment pour le futur Kadjar 3 en 2022. Quant à la rumeur du non-remplacement de la Mégane, Ali Kassai y répond : « nous ne venons pas d’investir sur une nouvelle architecture électronique sur la plateforme CMF C/D pour l’arrêter ».

Projets abandonnés

En revanche, il ne fait pas de mystères sur l’avenir de la gamme Scénic qui « sera remplacé par les SUV » [NDLR : les futurs Kadjar et Kadjar long]. L’Espace passera lui aussi à la trappe. En revanche, le projet de remplacement du Koleos a été stoppé, tout comme celui du remplacement de la Talisman. Baptisé LCI, ce véhicule 100% électrique (plateforme CMF-EV) n’est plus d’actualité depuis l’été 2019. Ces véhicules seront les victimes collatérales du plan d’économies de 2 milliards d’euros sur 3 ans qui sera annoncé au mois de mai.

A l’image du groupe Volkswagen, deux gammes coexisteront à l’avenir en Europe : une gamme classique thermique et hybride (Clio, Captur, Kadjar…) et une seconde 100% électrique, comprenant des véhicules spécifiques en termes de style et d’architecture (SUV urbain, compact et haut de gamme). D’autres comme BMW, Mercedes, PSA… misent sur une plateforme unique et multi-énergies, certes plus rentable mais qui contraint à des concessions techniques.


 


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